Le xx mm 2024


A l’attention du Collège communal
Ville d’Ottignies Louvain-la-Neuve
Avenue des Combattants, 35
1340 Ottignies Louvain-la-Neuve

e-mail : urbanisme@olln.be


Concerne : S.O.L. ATHENA-LAUZELLE à Louvain-la-Neuve.

Enquête publique relative au projet de Schéma d’Orientation Local (S.O.L.) pour l’urbanisation du périmètre de la nouvelle zone d’habitat inscrite au Nord de Louvain-la-Neuve, suite à la modification du plan de secteur du 2013 (S.O.L. ATHENA LAUZELLE), accompagné du rapport des incidences sur l’environnement (RIE).


Madame la Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Échevin(e)s,


Par la présente, en tant que citoyen, je vous fais part de mes remarques par rapport au projet de Schéma d’Orientation Local ATHENA LAUZELLE.


Au niveau ‘Protection du bois de Lauzelle’

Par rapport à la protection du bois de Lauzelle, je marque mon désaccord pour les raisons suivantes :

  • Le projet de SOL ATHENA LAUZELLE est localisé en bordure et en amont du Bois de Lauzelle, site NATURA 2000 BE 31006 Vallée de la Dyle à Ottignies-Louvain-la-Neuve.
    Ce projet d’implantation d’un quartier très dense avec au minimum 80 logements à l’hectare à la lisière du bois impactera considérablement celui-ci tant au niveau de la flore que de la faune. De nombreuses nuisances impacteront négativement la survie des écosystèmes à protéger pour leur biodiversité reconnue (site classé, réserve naturelle 207,  sites de grand intérêt biologique n°219 et 2870 et site NATURA 2000 BE 31006 Vallée de la Dyle).
    A cause de la proximité de beaucoup trop d’habitants (au minimum 2700 jusqu’à 3600) aux comportements imprévisibles et parfois très dommageables, les principaux impacts seront : l’augmentation exponentielle de la fréquentation du bois ; le risque accru d’une difficile gestion des eaux de ruissellement  tant en quantité, qu’en qualité ; les pollutions lumineuse et sonore qui impacteront la quiétude du bois ; la suppression de terrains de chasse et de nourrissage pour de nombreuses espèces.
    Si ce projet se réalise, il dégradera définitivement les écosystèmes forestiers mais aussi nous perdrons à tout jamais de très bonnes terres agricoles implantées à cet endroit depuis presque 1000 ans et qui pourraient servir à l’éco maraîchage ;
  • De nombreuses recommandations pour protéger l’intégrité du site NATURA 2000 et sa biodiversité seront à mettre en œuvre bien après l’approbation du SOL. Seront-elles bien appliquées ? Seront-elles efficaces ?
    De plus, ces recommandations ne sont pas toujours réalistes, ni applicables avec succès de manière efficace sur le long terme. Certaines sont contradictoires et pourraient même engendrer d’autres impacts négatifs ;
  • Les conclusions de l’Etude Appropriée des Incidences (EAI) sont sans appel, les experts n’ont pas manqué de pointer l’importance d’effets négatifs sur le bois de Lauzelle de l’avant-projet de SOL. Ces recommandations sont requises pour que le projet d’urbanisation ne puisse porter atteinte de manière significative à l’intégrité du site NATURA 2000. Ces recommandations nous paraissent peu efficaces sur le long terme et certainement pas fiables à 100 %, des risques d’impacts négatifs sur l’intégrité du bois persistent.

Par conséquent, avant toute approbation du projet de SOL, je demande qu'une étude complémentaire appropriée des incidences ainsi qu’un rapport complémentaire des incidences environnementales soient réalisés sur le projet de SOL qui présente de nombreuses modifications par rapport à  l’avant-projet, et en tenant compte des remarques reprises ci-dessus.

L'article 6 paragraphe 3 de la Directive FFH (directive 92/43/CEE dites Directive Habitats) stipule que les autorités ne peuvent marquer leur accord sur le projet qu'après s'être assuré qu'il ne portera pas atteinte à l'intégrité du site concerné, en l’occurrence le site NATURA 2000 BE 36001 Vallée de la Dyle. Transcrite dans la Loi sur la conservation de la nature de la Région wallonne – LCN du 12/07/1973 Art. 29 §2.


Au niveau densité

Au niveau de la densité, on ne peut que constater que très peu d’informations sont données.
Ainsi : 

  • On ne trouve aucune trace de densité sur la carte d’orientation, contrairement à ce qui était le cas au niveau de l’avant-projet. On n’a donc aucune idée de la manière avec laquelle les densités se répartissent sur les différentes aires.
  • Au niveau du cahier des objectifs, on évoque uniquement la contrainte de minimum 80 logements par hectare imposée par le plan de secteur. A aucun moment n’est remise en question cette contrainte et n’est évoquée l’idée de demander une révision du plan de secteur à la baisse en termes de densité, ou même l’idée de ne pas soumettre un SOL, et par conséquent de laisser les terres agricoles intactes et exploitables.
  • La notion de logement n’est nulle part définie, alors qu’elle est partout utilisée
  • En page 12 du cahier des objectifs, pour le calcul du nombre de logements, le SOL présente des chiffres contradictoires : 
    • Sur la carte du plan de secteur, le périmètre du SOL est de 41.3 ha et celui de révision du plan de secteur de 2013 est de 30.7 ha
    • Dans le texte, le périmètre du SOL est de 40.2 ha et le périmètre de la zone d’habitat du plan de secteur est de 32.9 ha, soit plus que le périmètre de révision du plan de secteur repris sur la carte… du plan de secteur !
  • L’UCLouvain se félicite d’avoir revu à la baisse les chiffres de logements minimaux en réponse au RIE de l’avant-projet. Quelle audace vu que s’engager à des chiffres minimaux n’a aucun sens à partir du moment où aucun seuil maximum n’est fixé

Face à ces inconsistances, on ne peut que refuser toute approbation du SOL dans son état actuel.


Par conséquent, face aux nombreux problèmes que génère une telle densité, en termes d’impact sur le bois de Lauzelle, sur les écoulements d’eau et risques d’inondation, sur la mobilité, sur les quartiers voisins et sur les communes voisines, on ne peut que refuser le SOL présenté et demander : 

  • Ou un abandon du projet
  • Ou une révision du plan de secteur avec une baisse de la densité minimale et l’établissement d’un nouveau projet
  • Ou une délocalisation du projet sur un autre site 
  • Ou une délocalisation en utilisant des sites et bâtiments existants


Au niveau du nombre de logements

Le SOL indique un nombre de logements minimum de 1250 logements, un des objectifs du projet Athéna-Lauzelle étant de pourvoir du logement pour tous et attirer de jeunes familles à prix ‘doux’.

Par rapport à cette volonté se posent de nombreuses questions : 

  • Pourquoi un tel nombre de logements alors que les statistiques indiquent une diminution de la natalité observée les années antérieures ?
    Autant de nouveaux logements sont-ils vraiment nécessaires ?
  • Pourquoi un tel nombre de logements alors que la ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a déjà initié ces dernières années un grand nombre de projets créant de nouveaux logements ?
  • Pourquoi créer de nouveaux logements plutôt que de rénover ou reconvertir des bâtiments déjà existants ?
  • Pourquoi créer ces nouveaux logements à côté d’un bois, poumon vert de la région et classé Natura 2000 ?
    D’autres sites existent. Pourquoi ne pas les avoir privilégiés ?

A ces questions, pourrait s’ajouter la suivante : alors que la population actuelle de Louvain-la-Neuve vieillit, avec pour corollaire que dans les années à venir de nombreux logements seront à la vente, pourquoi ne pas mettre en place un mécanisme permettant d’éviter que le marché ne soit faussé par des investisseurs ?

Je m'oppose dès lors à toute approbation d’un SOL sur ce site aussi longtemps qu’une analyse préalable en termes de besoins de logements n’aura pas répondu à ces diverses questions.


Au niveau du prix et de l'accessibilité des logements

Les typologies de logements seront diversifiées :

  • Maison unifamiliale
  • Maison bi-familiale : deux maisons unifamiliales superposées
  • Grand logement composé de 3 chambres ou plus en collectif (dont habitat groupé)

Quelle sera la proportion de chaque type de logements ? 
Aucune information à ce sujet.

Le projet SOL actuel prévoit de nombreux bâtiments collectifs de type R+2 à 4 étages + Toit, voire même un étage de plus. 
Aucune précision quant au nombre. 

  • Est-ce à dire que la construction sera essentiellement aux mains de promoteurs ? 
  • Dans quelle proportion ?
  • Pour les maisons bi-familiales, des architectes indépendants pourront-ils y réaliser des projets ? 

Aucune réponse actuellement.

Pour rappel, l’objectif est d’attirer de jeunes ménages.
Le prix des logements est bien entendu un élément majeur.

  • Mais pour une famille de 2 enfants, à l’heure du télétravail, un appartement de 3 chambres risque d'être trop petit car il est nécessaire d'avoir aussi une pièce bureau.
    Un appartement de 4 chambres et plus lui sera-t-il réellement abordable ?
  • Ne serait-il pas préférable qu’une telle famille puisse acquérir un petit terrain à prix abordable et réaliser elle-même une partie de la construction ?
  • L'habitat groupé est considéré comme faisant partie d'un habitat collectif, ce qui est un non-sens.
    Dans le SOL, aucune idée de la quantité d'habitats groupés. Et pourtant : 
    • C'est une demande des citoyens exprimée par les citoyens
    • C’est un moyen simple de réduire les coûts grâce à la possibilité de mutualiser les frais et de réaliser soi-même une partie des travaux. Cela permet également d’étaler ceux-ci dans le temps
    • Cela permet de travailler avec un architecte et pas un promoteur

Tel qu’il est présenté actuellement, rien ne garantit que l’objectif d’offrir à de jeunes ménages l’accès au logement à des prix raisonnables puisse être atteint… bien au contraire (qu’est-ce qu’un logement à prix abordable ? !

Aussi, face à toutes les incertitudes, à toutes les questions restées sans réponse, à tout le flou (entretenu par un seul vocabulaire “publicitaire” ne présentant aucune donnée chiffrée), le projet de SOL pour le quartier Athéna-Lauzelle ne peut être approuvé.


Au niveau de la mobilité au sein du quartier Athéna-Lauzelle

Par quartier Athéna-Lauzelle, on entend toute la zone faisant l’objet du Schéma d’Orientation Local (SOL) Athéna-Lauzelle.
Il s’agit donc de la zone comprise entre le boulevard de Lauzelle (de la Nationale 4 au boulevard du Nord), la Nationale 4 et la drève du golf.

Niveau mobilité, le quartier se veut être cyclo-piéton, avec une emprise minimum de la voiture.

Je constate toutefois que :

  • La circulation se fera sur des majeures cyclo-piétonnes et des cheminements cyclo-piétons, sur lesquels se côtoieront piétons, PMR, poussettes, cyclistes, trottinettes, skateboards…
    Le RIE (Rapport d’Incidence Environnementale) avait souligné le risque d’une telle cohabitation entre piétons / PMR et autres modes dits ‘actifs’.
    Le SOL actuel n’apporte aucune réponse concrète si ce n’est des ‘différences de revêtement’ et des largeurs ‘suffisantes’.
    L’aspect de la sécurité pour les piétons par rapport aux autres modes actifs ainsi qu’au sein des différents modes actifs est donc insuffisamment traité.
  • Dans le même ordre d’idées, afin de garantir la sécurité des piétons, le SOL parle de “cheminements piétons”.
    L’idée est bonne… mais aucune trace de tels cheminements sur la carte d’orientation du SOL. Peut-on donc considérer qu’il y a réellement des chemins réservés exclusivement aux piétons ?
    La sécurité des piétons semble donc traitée de manière bien légère.
  • On parle beaucoup du stationnement vélo, notamment dans l’espace public, mais sans grande précision quant au nombre d’emplacements, au type d’emplacements (notamment du point de vue sécurité / vol)...
    Toujours concernant le stationnement vélo, le SOL indique que “le stationnement vélo s’organise en synergie avec la trame cyclo-piétonne” et que cette organisation “complémente le stationnement possible au sein de la parcelle privée”.
    Et précisément pour les fonctions privées, il est indiqué que le nombre d’emplacements de stationnement pour vélos doit être, pour les fonctions résidentielles : “un emplacement par oreiller”.
    • Est-ce à dire qu’il ne sera pas possible de ‘garer’ son matériel cycliste au sein de la plupart des logements ?
    • Est-ce à dire que chaque famille devra limiter son parc cycliste au nombre d’occupants ? Pas question d’avoir un vélo route et un vélo cargo ?
    • Et quid des poussettes, remorques, vélos cargos… ?

    On n’a donc aucune idée de l’organisation du stationnement des vélos dans les parties privatives : immeubles collectifs, maisons unifamiliales et bifamiliales, habitats groupés.
    Pour un quartier qui se dit ‘mobilité douce’ et exemplaire, ce point méritait une toute autre attention !

  • En ce qui concerne l’accès aux voitures, il est indiqué que “les majeures cyclo-piétonnes sont accessibles aux véhicules de service et de secours. Exceptionnellement (déménagement, livraisons lourdes, travaux…), des dérogations pour leur utilisation dans des conditions strictes (moment, durée, itinéraire) par des véhicules privés peuvent être sollicitées”.
    Outre la question légitime de savoir comment tout cela sera organisé et contrôlé, se posent également d’autres questions quant à l’accès ‘au dernier kilomètre’ : 
    • Pour les personnes âgées
    • Pour les personnes à mobilité réduite
    • Pour les jeunes ménages avec enfants et poussettes
    • Pour les médecins, kinés, personnel soignant, dont le temps est précieux
    • Pour les services type ‘chauffeur bénévole…’
    • Pour les livraisons ‘semi-lourdes’ (lessiveuse, gros mobilier…)

    Est-ce à dire que tous les logements éloignés des parkings silos seront interdits à certaines catégories de population ?
    Pour un quartier qui se veut intergénérationnel et à mixité sociale, c’est bien surprenant. Rien n’est prévu !

  • Aucune indication quant au coût de ces parkings pour les utilisateurs et en particulier les résidents.
    On peut craindre que ces coûts seront à ajouter aux coûts ‘doux’ annoncés par l’UCLouvain.


Au niveau de la mobilité en dehors du quartier Athéna-Lauzelle

Dans le cahier des objectifs, on parle de renforcement de l’offre de trajectoires cyclo-piétonnes tant au sein du quartier que vers les pôles extérieurs.

Malheureusement, en ce qui concerne les pôles extérieurs, on ne trouve rien de concret, ni dans le SOL (ce qui est a priori logique), ni dans les plans de mobilité de la commune.
Ceci est particulièrement gênant dès lors qu’un tel projet n’a aucun sens s’il ne s’intègre pas de manière harmonieuse dans un réseau cyclo-piéton bien conçu et dimensionné.

Une étude de la mobilité à Ottignies Louvain-la-Neuve et ses environs a récemment été initiée par la Région wallonne. Les résultats de cette étude sont attendus d’ici 3 mois (annonce faite fin mars 2024), et ne seront donc pas disponibles avant fin juin 2024 (dans le meilleur des cas).
Aussi longtemps que cette étude n’a pas apporté ses conclusions, toute approbation du SOL dans son état actuel doit être proscrite.

Par ailleurs, le quartier de Lauzelle est appelé à ‘réceptionner” une part importante des cyclistes en provenance du quartier Athéna-Lauzelle, en plus de ceux en provenance de Wavre.
Sachant que le quartier annonce un minimum de 1250 logements, soit entre 3000 et 3500 habitants, on peut imaginer sans peine un flux journalier de l’ordre de 1000 cyclistes.

Et pourtant, le quartier de Lauzelle est caractérisé : 

  • Par une absence totale de pistes cyclables
  • Mais par une offre conséquente de piétonniers, en parfait adéquation avec la philosophie de Louvain-la-Neuve, ville privilégiant les piétons

Comme indiqué dans le SOL, on constate que de nombreuses voies cyclo-piétonnes débouchent en plusieurs endroits dans le quartier de Lauzelle, sur des infrastructures inexistantes ou inadaptées : 

  • Des piétonniers, dont la largeur est incapable d’assurer une coexistence sécurisée entre piétons, PMR, poussettes et autres moyens actifs ‘doux’
  • Des piétonniers au sein de parcs (promenade de la nuit de mai, chemin Charlier…)
  • Des rues sans piste cyclable
  • Des rues réservées aux jeux
  • Des traversées de voies routières
  • Des trottoirs complètement défoncés

Et après avoir traversé le quartier de Lauzelle, les cyclistes, trottinettes, skate boards… déboulent dans la Verte Voie, le parc de la Source, la passerelle du musée Hergé…

Tout cela relève d’un amateurisme très surprenant.

La conclusion qui s’impose est que toute approbation du SOL dans sa version actuelle doit être proscrite aussi longtemps que : 

  • Une étude d’impact des nouveaux flux de cyclistes sur le quartier de Lauzelle et plus largement sur Louvain-la-Neuve n’a été menée.
    Pour rappel, une telle étude faisait l’objet d’un point d’attention dans le PV du conseil communal de septembre 2020
  • Une concertation avec les habitants du quartier de Lauzelle n’a été menée.
    Pour rappel, une telle concertation faisait l’objet d’un point d’attention dans le PV du conseil communal de septembre 2020
  • Une étude d’évaluation du coût de mise en oeuvre d’une infrastructure permettant l’accueil des cyclistes et autres moyens actifs et garantissant le respect et la sécurité des piétons, PMR et poussettes n’a été réalisée
  • Une analyse du financement de cette infrastructure (qui ? comment ? …) n’a été réalisée


Au niveau du boulevard de Lauzelle et Nationale 4

Dans le SOL, il est question de ‘réaménagements’ du boulevard de Lauzelle et de la Nationale 4, qui sont deux voies régionales.
Ces réaménagements sont considérés comme des prérequis à la construction du quartier Athéna-Lauzelle.

Ils posent toutefois de nombreuses questions et problèmes potentiels, énumérés de manière non exhaustive ci-après.
Avant de pouvoir être mis en œuvre, ils supposent nécessairement l’accord de plusieurs instances (notamment la région wallonne) et feront vraisemblablement l’objet de plusieurs enquêtes publiques.

Parmi les réaménagements prévus et/ou les problèmes potentiels : 

Mesures de dissuasion du trafic de transit du boulevard de Lauzelle

On estime à 30% le trafic de transit, càd le trafic ne rentrant pas dans les quartiers ou se dirigeant vers le centre sportif, la piscine, la piste d’athlétisme...
L’hypothèse est que ce trafic sera supprimé, sans grandes précisions quant à la manière : on envoie vers la E411, vers la N25, la N238, la boucle du Nord… 
On nous affirme qu’il en résultera simplement juste une perte de quelques secondes et que de plus les travaux en cours arrangeront tout !

Et pourtant : 

  • L’augmentation de la circulation sur ces axes provoquera un engorgement de ceux-ci à certaines heures
  • Les conséquences sonores pour les habitants le long du Boulevard Baudouin 1er, de la N238 le long de la rocade de Louvain-la-Neuve seront aggravées
  • L’impact sur le boulevard du Nord, déjà saturé aux heures d’entrées et sorties de l’école Martin V sera amplifié
  • Ces mesures entraîneront des nombreux kilomètres supplémentaires à parcourir


Des mesures pour ‘apaiser’ le boulevard de Lauzelle

Des mesures sont évoquées pour ‘apaiser’ le boulevard de Lauzelle, parmi lesquelles : 

  • Limitation à 30 km/h
  • Une boucle kiss & ride pour l’école
  • Des passages pour piétons, voire des feux de signalisation
  • Un retournement en amont de l’avenue de Citeaux

Doit-on réellement parler d’apaisement ? 
Ou plutôt d’engorgement ?

Vu ces mesures, le terme ‘engorgement’ semble plus adéquat qu'apaisement !


Trafic vers le centre sportif, la piscine, la piste d’athlétisme

On n’a aucune indication quant à sa contribution dans le trafic considéré comme non transit. Il doit pourtant être significatif et le réduire paraît bien utopique alors que le plan de mobilité 2020 de la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve reconnaît en page 54 que “80% des usagers utilisent la voiture, ce qui s’explique notamment par le fait qu’il s’agit d’une zone d’attractivité très étendue (bien au-delà des communes limitrophes), relativement éloignée de la gare SNCB et avec une inadéquation de l’offre en matière de bus par rapport à la demande”.

Rien n'est prévu pour tous ces usagers, venant de l’extérieur.


Disparition des parkings gratuits le long du boulevard de Lauzelle

Il est prévu de supprimer tous les parkings ‘malins’ et gratuits situés de part et d’autre du Boulevard de Lauzelle sur le tronçon longeant la quartier Athéna-Lauzelle.
Cela représente environ 150 emplacements de parking gratuit supprimés, notamment utilisés par des entreprises proches (dont Mundo) et par des étudiants ayant fait le choix d’un covoiturage plutôt que la location de kots.

Aucune réelle alternative gratuite n’est proposée.

Concrètement, cela aura pour conséquence un report d’utilisation de ces places de parking vers celles situées… dans les quartiers existants et/ou à proximité du centre sportif, de la piscine et de la piste d’athlétisme, tous trois mal desservis en matière de parking.


Disparition des parkings ‘Bonne-Espérance’ et ‘Templiers’ dans le quartier de Lauzelle

Le SOL indique que “Il est suggéré d’aménager la zone de stationnement côté Lauzelle en espace public (Parking de Bonne-Espérance - hors périmètre du SOL)”. 
Et sur la carte d’orientation, le parking des Templiers semble subir le même sort !

La suppression de ces parkings serait une aberration car elle engendrerait inévitablement des problèmes de stationnement (inexistants actuellement) au niveau du Cours et de la rue de Bonne-Espérance.

Qui plus est, les habitants de ces quartiers n’ont jamais demandé de vivre dans un quartier ‘exemplaire’ comme celui qu’on nous propose.

Nous constatons à nouveau que ce choix se fait sans aucune concertation avec les habitants (malgré la demande expresse faite par une partie du conseil communal en sa séance de septembre 2020).

Et plus globalement, nous constatons qu’aucune étude d’impact sur le stationnement  dans tout le quartier Lauzelle n’a été réalisée (surtout si les parkings silos sont payants).


Aussi, vu le lien étroit entre les réaménagements prévus par le SOL du boulevard de Lauzelle et de la Nationale 4 et le design du quartier Athéna-Lauzelle proposé dans le SOL (majeures cyclo-piétonnes, parvis d’entrée…), il est impensable d’approuver le projet SOL Athéna-Lauzelle aussi longtemps que : 

  • Les réaménagements prévus n’auront pas reçu tous les accords nécessaires (enquête publique, décideurs responsables…)
  • Des alternatives réelles auront été définies pour garantir le détournement du trafic de transit
  • Des alternatives réelles auront été mises en place pour garantir le trafic vers le centre sportif, la piscine, la piste d'athlétisme…
  • Des alternatives réelles et gratuites auront été mises en place pour remplacer les parkings gratuits supprimés le long du boulevard de Lauzelle
  • Une estimation précise des coûts n’aura pas été réalisée
  • Les moyens de financement (qui, quand, comment…) n’auront pas été identifiés


Au niveau de la concertation citoyenne

L’UCLouvain se vante d’avoir impliqué de nombreux citoyens pour ‘co-construire’ l’aménagement de la zone ‘Athéna-Lauzelle’ en fonction des attentes et ambitions des citoyens.

Dans le procès-verbal de la présentation du SOL au conseil communal du 29 septembre 2020 a été félicité le panel organisé en début d’avant-projet, tout en demandant à l’UCLouvain de clarifier la place des citoyens dans le processus qui se poursuit. 
Il a été rappelé que “concertation” est un terme fort et que selon un document officiel de la Région wallonne, c’est “l’existence d’une réelle négociation entre les parties qui peut transformer plus ou moins fort le projet initial”. 
Il a également été rappelé que les participants du panel demandent une suite et qu’il faut leur répondre. Il a enfin mentionné qu’il voulait s’assurer que les demandes du panel citoyen seront respectées par cette concertation tant au niveau de la co-construction du projet que de la cogestion du quartier et des lieux communs.
Enfin, il s’enquérait de savoir le dispositif prévu pour cette concertation : qu’est-il prévu ? qui y participera ? Sous quelle forme ? sur quelle durée ? à quelles étapes ? y aura-t-il un suivi possible via une plateforme ?

Or, malheureusement, il n’en a rien été.

Dans les faits : 

  • Aucune réunion de concertation organisée entre septembre 2020 et septembre 2022 ;
  • Deux réunions organisées en septembre 2022 : 
    • L’une présentant l’état d’avancement et la synthèse des recommandations formulées dans le cadre du rapport des incidences environnementales de l’avant-projet ;
    • L’autre regroupant 20 citoyens durant 3 heures, répartis autour de 5 tables animées par des représentants du projet sur des thèmes sélectionnés par eux.
  • Un rapport (le deuxième et dernier) a été émis 5 mois plus tard.
    A noter que ce rapport montre qu’il y a tout sauf un consensus par rapport à ce qui a été présenté.
    A noter que ce rapport n’a manifestement pas été joint au dossier SOL présenté lors du conseil communal du 23 janvier 2024.
  • Plus aucune réunion de concertation par la suite.

S’il est certain que certains souhaits exprimés lors de la concertation citoyenne se retrouvent dans le SOL actuel, il en est malheureusement d’autres, pourtant fondamentaux, qui n’y trouvent pas réponse.

Ainsi, et de manière non exhaustive : 

  • A de nombreuses reprises, la concertation souligne sa crainte que la promotion immobilière aille dans le sens d’une recherche de profit financier (page 10 du rapport sur la concertation citoyenne de l’avant-projet), que les appartements soient vendus par des promoteurs (page 12).
    Si on fait fi des logements de type CLT, ‘Notre Maison’ et ‘Agence de promotion immobilière du Brabant wallon et de la Société wallonne du logement’, on peut se demander combien de logements pourront être achetés/construits sans passer par des promoteurs : 
    • Quel particulier ou association de particuliers sera capable de construire des bâtiments de type R+3, 4, 5 + T ?
    • Des maisons bifamiliales pourront-elles être conçues et réalisées de manière indépendante de tout promoteur ?

    Que reste-t-il pour des initiatives de particuliers (maison individuelle) ou d’association de particuliers (habitats groupés) ?
    Aucune indication précise, notamment pour les habitats groupés, considérés comme des logements collectifs !

  • A de nombreuses reprises, la concertation citoyenne souligne sa crainte par rapport à la densité de 80 logements par hectare, et plus particulièrement : 
    • La hauteur éventuelle des futurs bâtiments qui en résulte (page 10)
    • Avec recours inévitable aux promoteurs
    • La crainte de voir s’ériger dans le paysage des “tours” (page 29)

    Dans les faits, très peu d’informations sur le sujet, si ce n’est des gabarits allant jusque R+4+T, avec même possibilité d’un étage supplémentaire autour des espaces publics structurants (majeures cyclo-piétonnes ou places et parvis d’entrée de quartier).

  • La vision exprimée dans la concertation citoyenne indique : 
    • Souhait d’avoir un habitat le moins dense possible et le moins haut possible, afin de garder l’impression de paysage ouvert et aéré (page 29)
    • Majorité favorable à des maisons superposées (page 33)
    • Des systèmes de clos individuels un peu partout dans l’espace. Des choses circulaires et elliptiques et moins linéaires (page 33)
    • Souhait d’avoir une diversité au niveau des habitats : habitat groupé, maisons superposées, maisons individuelles, etc

    Dans les faits, le SOL présente une toute autre vision !

  • Il est exprimé une forte demande d’habitats intergénérationnels (pages 17 et 29).
    Pas certain que la mobilité prévue dans le SOL et la stricte réglementation d’utilisation des voiries soient optimales pour les personnes âgées ainsi que pour les jeunes familles avec enfants en bas âge !

  • En page 9 est exprimé un point d’inquiétude sur la gestion des eaux.
    Dans le SOL, aucune piste concrète sur le sujet et… report aux plans d’urbanisme.
    Qui plus est, le saucissonnage en 3 phases, et par conséquent des plans d’urbanisme fait craindre que le problème des eaux ne soit pas traité dans sa globalité !

  • En page 37, on constate que des questions étaient restées sans réponses autour de la mobilité, du boulevard de Lauzelle, de l’énergie et de la gestion des déchets sur le site, et ont conduit à une demande des participants de poursuivre la concertation tout au long du processus et des étapes restant avant la pose de la première pierre. Des ateliers participatifs et co-construits qui seraient hebdomadaires ou réguliers sont attendus par certains.

Dans les faits, on constate donc : 

  • Que la concertation citoyenne dans cette deuxième phase du projet a été réduite à peau de chagrin : deux réunions dont une de présentation et aucun suivi réalisé.
    Pour rappel, le procès-verbal du conseil communal demandait explicitement au promoteur qu’une concertation réelle soit menée
  • Que le projet présenté au conseil communal du 23 janvier 2024 s’écarte largement de nombreux souhaits exprimés par les citoyens.

Je constate dès lors que ce projet est loin d’être abouti, comprend de multiples points vagues, de nombreuses questions sans réponses, constituant ainsi un chèque en blanc pour les permis d’urbanisation (qui seront eux-mêmes basés sur le SOL).
Je constate également que sur beaucoup d’aspects, le SOL ne répond pas aux souhaits émis lors de la première phase de la concertation citoyenne.

Par conséquent, je demande donc de refuser ce projet lors du conseil communal auquel il sera inscrit et d’exiger de le revoir en tenant compte de ces divergences et en concertation étroite et permanente avec le conseil communal et la population.


Au niveau de la gestion des eaux usées et des eaux de pluie

Les études réalisées et les constatations de terrain ont montré que le réseau d'eaux usées de Louvain-la-Neuve est déjà saturé et sous-dimensionné par rapport aux besoins actuels et futurs, en grande partie à cause des accroissements successifs de la population et du développement immobilier depuis 1990.
La venue d'un important quartier tel qu'Athéna (de 1.250 à 1650 ? logements) ne fera qu'aggraver une situation déjà catastrophique lors d'épisodes de pluies intenses.

Par ailleurs, le RIE (Rapport sur les Incidences Environnementales) a seulement esquissé, de manière très sommaire, les solutions techniques pour gérer les eaux de pluies et les eaux usées et ce uniquement sur le périmètre du projet de SOL. 

Pour les eaux de pluies, aucun test d'infiltration n'a été réalisé et les calculs présentés sont donc très théoriques.
Le RIE n'a pas étudié les conséquences hydrologiques de l'arrivée d'un tel projet sur les territoires adjacents en aval.

De plus, de façon incompréhensible, on constate que les effets du réchauffement climatique n'ont pas été pris en compte dans les études d'incidence environnementale (RIE) de la gestion de l'eau. 

Pourtant, dans "l'étude de vulnérabilité et d’adaptation aux changements climatiques du territoire de la Ville d'OLLN de janvier 2023", les prévisions d'augmentation de précipitations extrêmes sur 1 heure varie de 28 % à 66 % pour les 50 années à venir. 

Il est donc indispensable d'adapter la gestion des eaux de LLN à l'évolution des conditions climatiques et des épisodes de pluies extrêmes et plus fréquentes. LLN a déjà subi ce type d'évènements extrêmes en 1993, 2005, 2014, 2016 et 2021. A quand le prochain ?

C'est pourquoi, avant d'envisager l'approbation du SOL et la délivrance de permis d'urbanisation sur le site Athéna, il faut disposer au préalable d'une étude hydraulique GLOBALE sur :

  • L'ensemble du site Athéna et non un saucissonnage par 3 permis d'urbanisation
  • Les répercussions précises des eaux d'Athéna sur l'ensemble de la commune d'Ottignies-Louvain-la-Neuve (et aussi Wavre).


Au niveau de la planification financière

On constate qu’aucune évaluation financière n’a été faite en ce qui concerne la prise en charge du coût des infrastructures (égouts, bassins d’orage, voiries, pistes cyclables…) et ce tant par l’UCLouvain que par la commune.

Cela signifierait-il qu’aucun plan financier n’ait été établi et que ni la commune, ni l’UCLouvain n’a une idée des coûts attendus pour la réalisation de ce projet ?

Il semble malheureusement que c'est bien le cas. 
Ainsi :

  • Il a été affirmé à plusieurs reprises (séance d’information le 20 février 2024, séance questions réponses du 25 mars 2024, conseil communal du 24 janvier 2024) qu’il n’y avait pas de plan financier clair pour la ville ;
  • L’Inesu affirme ne pas avoir une vue claire sur le financement du projet (Mme Autenne lors de la séance questions réponses du 25 mars 2024). 

Dans le même ordre d’idées, on ne voit nulle part quels seront les coûts pris en charge par l’UCLouvain et les coûts pris en charge par la commune, et donc indirectement par tous les citoyens des quatre communes de la ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve (Ottignies, Louvain-la-Neuve, Céroux-Mousty et Limelette).

On peut dès lors se poser des questions légitimes :

  • Comment pouvons-nous être certains en tant que citoyens que nous ne nous enfonçons pas dans un trou financier sans retour positif ?
  • La charge des espaces publics et des parkings silos en termes financiers n’est pas claire pour les futurs citoyens/propriétaires. 
  • Comment l’Inesu peut-elle affirmer que cela n’affectera pas de façon significative les prix “doux” des appartements ? 
  • Comment l'Inesu peut-elle affirmer que son projet est viable et qu’elle pourra répondre des charges d’urbanismes liées à ce projet ? 
  • L’UCLouvain affirme dans ses engagements page 2: “l’UCLouvain estime que ces engagements rentrent dans le cadre des charges d’urbanisme liées à ce projet”. Comment avoir une vue claire sur les charges d’urbanisme de ce projet.
    Et qui paie quoi ?

Devant un tel constat, il serait inconscient d’approuver un tel projet, raison pour laquelle nous nous opposons fermement à tout approbation du projet aussi longtemps que n’ait été établi un plan financier précis, détaillé et définissant exactement qui paie quoi.


En conclusion, Madame la Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Échevin(e)s, je vous fais part de mon opposition quant à l’approbation du projet de Schéma d’Orientation Local (S.O.L.)  ATHENA LAUZELLE tel qu’il nous a été présenté. 
Je vous demande donc de refuser ce projet lors du conseil communal auquel il sera inscrit et d’exiger de le revoir en tenant compte de mes remarques et en concertation étroite et permanente avec le conseil communal et la population.


Veuillez agréer Madame la Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Échevin(e)s, l’expression de ma parfaite considération.


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